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Léon Rosenthal, militant, critique et historien d'art
Le 7 avril 1911, le comte Isaac de Camondo mourait, léguant au musée du Louvre la totalité de ses collections. Par une disposition qui concilie l’amour-propre légitime d’un amateur généreux et les intérêts permanents de l’art, le donateur demandait que ses collections fussent, pendant une période de cinquante ans, exposées dans une salle spéciale portant son nom, après quoi elles pourraient être dispersées pour enrichir les départements divers auxquels elles se rattachent logiquement.
Les aménagements de la salle Camondo installée dans les galeries de l’aile sud des Tuileries qui avoisinent le pavillon de Flore, ont demandé plus de trois ans, et c’est aujourd’hui seulement qu’elle va être ouverte au public. Elle sera bientôt populaire, car elle ne ressemble en rien à la collection Chauchard et forme un ensemble vraiment digne d’admiration. Le Moyen Âge et la Renaissance y sont représentés par quelques pièces de premier ordre. Le XVIIIe siècle y figure par d’incomparables dessins, la célèbre pendule des Trois Grâces de Falconet, des tapisseries de Beauvais et des Gobelins et surtout une série de meubles provenant, en partie, des appartements royaux. Des statues de bois, des masques, des armes et une suite merveilleuse d’estampes japonaises y célèbrent l’Extrême-Orient.
Enfin, la peinture du XIXe siècle y est résumée par ses maîtres les plus grands et les plus libres, de Delacroix à Cézanne, avec trois Manet et vingt Degas. Notre prochaine actualité artistique sera consacrée à un premier examen de cette collection.