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Léon Rosenthal, militant, critique et historien d'art

Piwitt, « Rosenthal », sous la rubrique « Profils lyonnais », Guignol, 14e année, n° 660, 28 mai 1927 :


« Puisque nous fournissons des Professeurs à la Syrie, pourquoi la Judée ne nous rendrait-elle pas la monnaie de nos brillants universitaires ?
Car j’imagine bien que M. Rosenthal, Professeur d’histoire de l’Art à notre Faculté des Lettres, descend d’ancêtres plus ou moins lointains, qui nous arrivèrent un jour par le bateau… revenant de la Croisade. Ceci n’est point pour lui être désagréable, d’autant plus qu’un historien ne saurait s’offusquer d’une petite incidente d’ordre historique…
S’il n’avait que son poste de la Faculté des Lettres, nous eussions hésité, certes, à l’aller extraire de son Musée des Antiques. Mais par bonheur pour nous – et pour lui ! – M. Rosenthal est un gros fonctionnaire de la Ville puisqu’il est Conservateur de nos Musées du Palais des Arts où il remplaça M. Focillon, nommé professeur en Sorbonne [...] En tant que Directeur de nos Musées, M. Rosenthal appartient à la chronique locale et l’occasion est belle de profiter de l’ouverture du dernier Salon, pour exposer… dans le vestibule spécialement réservé à Guignol un "Profil" du susdit.
Ce doit être sans doute un homme fort érudit pour tout ce qui touche à l’Histoire de l’Art et nous ne discuterons pas sa compétence professionnelle. Il est d’ailleurs lyonnais depuis trop peu de temps – deux ans environ – pour que nous puissions nous permettre de ces familiarités-là…
Mais quels que soient ses mérites il en a possédé un plus grand que tous les autres : celui d’avoir discerné à grande distance tous les bienfaits que l’on pouvait attendre de l’amitié d’Herriot, savamment cultivée..[.] Il est vrai, en raison même de sa forme incurvée, qu’il posséda toujours les plus grandes facilités… pour avoir le nez creux.
Rosenthal appartient en effet à l’équipe Cantinelli, Focillon, Charléty, Mascart – nous en passons… et non pas des meilleurs – qui dans la course aux sinécures avaient misé sur ce bon canasson d’Édouard. Bien leur en prit, car leur grand homme, qui n’était pas un ingrat, parvenu à la situation de Louis XII – à quelque chose près – n’oublia pas les quatre copains du Duc d’Orléans.
M. Rosenthal, trop à l’étroit sans doute dans le Palais des Arts, possède un bureau à la Mairie centrale, juste au[-]dessous de celui du Maire..[.] Il sait bien que la grande habileté pour un satellite consiste à ne pas trop s’éloigner de son astre central…
Au physique, c’est un homme qui a une langue bien pendue. Il parle bien, mais il aime aussi que l’on parle de lui, en bien. Détail particulier : il assiste aux réunions de différentes organisations auxquelles il appartient, ainsi que le Maire, les seules fois que le Maire y assiste ! Car il n’ignore pas non plus, que les présents ont toujours raison… »


(communication obligeante de Gérard Bruyère)