L’Université populaire de Dijon, l’éducation populaire

L’Université populaire de Dijon est fondée en octobre 1899. Elle se présente comme un lieu de causerie destinée aux ouvriers et à tous les travailleurs. Son existence est précaire, manifeste la difficulté à faire vivre, à Dijon comme ailleurs, des lieux de convergence entre intellectuels et ouvriers. Léon Rosenthal apparaît comme un des instigateurs de la tentative de création et un élément essentiel de la tentative de relance de 1904.

Première tentative : 1899-1900
L’Université populaire de Dijon prend comme nom l’Education populaire. Secrétaire de la nouvelle association, Léon Rosenthal inscrit son action dans une sociabilité professionnelle puisque les autres membres du bureau sont également enseignants au lycée Carnot à Dijon. Cette sociabilité transparaît dans la prudence de la rédaction de l’article 2 des statuts : « L’association n’a aucun caractère politique ni religieux et s’interdit toutes discussions sur la politique et la religion ». L’Education populaire se réunit deux fois par semaine dans le cadre de la mairie, salle des mariages, à 20h30. En sus de cette activité, l’Education populaire a comme volonté de faire ouvrir une « Bibliothèque laïque et démocratique »  à partir de don de livres, à envoyer au domicile de Léon Rosenthal.
Sa trace apparaît également dans la demande qui est faite à des artistes de pourvoir en œuvre l’Université populaire pour orner les murs. Léon Rosenthal participe à l’œuvre commune par la tenue de conférences sur la Révolution française entre décembre 1899 et avril 1900. L’action de l’Education populaire semble se raréfier après l’automne 1900 pour rentrer dans un sommeil à peu près total. 

La relance : 1904
Avec son élection au poste de conseiller municipal en 1904 dans la municipalité Barabant, Léon Rosenthal est un élément essentiel de la relance de l’Université populaire de Dijon qui garde l’Education populaire comme nom. Une réunion constitutive a lieu en novembre 1904 dans une salle accordée par la mairie au cours de laquelle, l’historien de l’art donne lecture de statuts. Organisateur, Léon Rosenthal est également un conférencier puisqu’il donne une causerie sur la question du « Suffrage Universel et l’éducation populaire ». L’Université populaire diversifie son activité puisqu’elle propose la lecture d’auteurs et envisage à nouveau la constitution d’une bibliothèque à domicile. Les ouvrages sont à envoyer à Léon Rosenthal, preuve de son implication dans l’action. Sa mutation à Versailles semble être un coup d’arrêt pour l’Université populaire qui manifeste peu d’allant au-delà du printemps 1905.

Documents d'archives : Statuts de l'Education populaire - Autorisation de l'association - Conférences - Courriers