Léon Rosenthal, militant, critique et historien d'art
L’ennemi le plus acharné de la monarchie de Juillet fut Grandville. Ingénieux et âpre, il représenta Louis-Philippe lui-même en mille incarnations diverses et reprit les thèmes que Gillray avait exploités en Angleterre : parodies de tableaux célèbres, allégories, défilés de personnages, scènes populaires travesties. Tantôt il se servit, comme Monnier, de la plume, escomptant le concours du coloriage, tantôt il dessina au crayon. Son talent était remarquable, mais il se souciait plus de l’intention que de la facture, et son exécution est étroite, précise, rarement savoureuse. Il avait débuté en 1828 par les Métamorphoses du jour et revint, après 1835, à ce sujet favori dont il abusa : des personnages à tête d’animaux, symboles des passions et des vices. Les Scènes de la vie privée et publique des animaux eurent un grand succès dans la bourgeoisie
Léon Rosenthal, La Gravure, Paris, H. Laurens, coll. « Manuels d’histoire de l’art », 1909, p. 354.