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Léon Rosenthal, militant, critique et historien d'art

L'urbaniste

L’engagement urbaniste de Léon Rosenthal se dévoile durant la grande guerre où, par un long feuilleton dans l’Humanité (1915-1917), il se mobilise pour la cause de la reconstitution des cités détruites. Cette cause urbaine le campe en réformateur à l’intersection de nombreux réseaux. Il est également l’occasion pour Léon Rosenthal d’affirmer une compétence en matière urbaine qui l’associe brièvement aux commissions, et lui assure plus durablement des postes et collaborations au sein de la nébuleuse qu’est alors l’urbanisme, science en gestation.

La reconstitution des cités détruites
La thématique ces cités détruites surgit dès septembre 1914 dans la presse ; elle est l’occasion de dénoncer le vandalisme allemand. Elle débouche dès janvier 1915 sur la nécessité de la reconstruction. De février 1915 à 1917, Léon Rosenthal consacre 55 articles à cette question dans l’Humanité, repris ensuite dans Villes et villages après la guerre. La pédagogie du ton participe de la vulgarisation des propositions socialistes et réformatrices dans l’horizon panoptique d’un urbanisme rationnel. L’exposition de ces solutions pour l’après-guerre manifeste la nécessité d’une reconstruction programmée, ordonnée, contrôlée, par les pouvoirs publics.  

Une cause urbaine
L’engagement de Léon Rosenthal mobilise de nombreux réseaux. Outre l’expérience de l’élu municipal, il réfracte les réflexions antérieures des socialistes sur l’urbanisme municipal, reprend une part des propositions du réseau Albert Thomas, rappelle l’engagement de Pierre Roblin sur ces questions. Léon Rosenthal médiatise également les travaux de la section d’hygiène urbaine et rural du Musée social, les propositions d'Alfred Agache au collège libre des sciences sociales où il intervient à partir de 1916. Ses chroniques relatent enfin les propositions d’autres associations dédiées – de près ou de loin – à cette cause urbaine : La Renaissance des cités, L’art de France notamment. Se situant à l’intersection de ces réseaux réformateurs et socialistes, Léon Rosenthal construit par cette cause une part de la reconnaissance de son expertise en matière urbaine.

Postes et collaborations
Son combat pour la reconstitution des cités détruites étoffe la stature de Léon Rosenthal. L’urbanisme devient l’un des sujets de sa conférence. Il occupe le poste de secrétaire de l’éphémère Ecole supérieur d’art public animé par Louis Bonnier, participe aux travaux de la Quatrième section de la Commission consultative du Comité interministériel pour aider à la reconstruction des régions envahies en 1916. Il doit sans doute cette participation au réseau d’Albert Thomas, et notamment à l’aide d’André Lebey. Léon Rosenthal participe également au jury de l’exposition de la Cité reconstituée, dont il préface le catalogue. Ses collaborations à la Vie urbaine, L’architecture, procèdent de cette dimension nouvelle.