Léon Rosenthal, militant, critique et historien d'art

Théodore Géricault lithographe

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Géricault, le premier, avec une remarquable puissance, montra ce qu’il fallait attendre du procédé nouveau. Il se servit du crayon, de la plume, du lavis, il a parfois marié la plume et le crayon, il a imprimé sur papier à deux teintes. Curieux des nouveautés, il a dessiné sur le papier préparé, que Senefelder lui-même voulait substituer à la pierre, à cause de sa légèreté […]. Il est admirable surtout quand il use de la méthode la plus simple et se contente du crayon. Son instinct de large notation, son goût pour la netteté et la force se donnent libre cours. Le trait s’écrase avec sûreté, les ombres massées poussent le relief. La lithographie s’affirme comme un moyen libre et complet d’expression peu favorable aux virtuoses de la ligne, mais savoureuse, avec ses noirs caressants et énergiques, ses passages de lumière et ses beaux blancs.


Léon Rosenthal, La Gravure, Paris, H. Laurens, coll. « Manuels d’histoire de l’art », 1909, p. 342.
Voir aussi : Léon Rosenthal, Géricault, Paris, Librairie de l’art ancien et moderne, coll. « Les maîtres de l’art », 1905.