Léon Rosenthal, militant, critique et historien d'art
…ce qu’il faut éviter, ce qui entraîne trop souvent dans la caricature ou la banalité, c’est le sujet à thèse, c’est le tableau larmoyant. Une anecdote, un mélodrame ne sont pas meilleurs parce que les sujets en sont d’actualité. M. Jonas a, sans doute, un talent considérable, exubérant, à défaut de goût il a une grande puissance d’exécution matérielle, mais lorsqu’il nous représente, sous ce titre : un tyran, une foule qui vient de jeter à bas une statue équestre, j’hésite pour savoir s’il a voulu glorifier un geste révolutionnaire ou en narguer l’inanité. Le symbole est équivoque, l’œuvre sans signification, sans portée.
Léon Rosenthal, « Les Salons de 1910 (II) », L’Humanité, « Chronique de l’art social », 15 mai 1910, pp. 1-2.