Léon Rosenthal, militant, critique et historien d'art
La gloire de Rembrandt ne vient pas de ce qu’il fut un incomparable artiste, mais de ce que son art fut profondément humain. Par là il touche, non seulement ceux qui sont sensibles aux prestiges de ses toiles et de ses eaux-fortes, mais tous ceux qui sentent ou devinent en lui l’écho de leurs propres sentiments et de leurs propres passions. Les critiques peuvent analyser les ressorts de son art, expliquer l’usage qu’il a fait du clair-obscur et montrer comment il a assoupli la lumière et en a fait son moyen essentiel d’expression. Les simples éprouvent, devant ses œuvres, le sentiment que l’artiste n’a pas manié le pinceau ou la pointe pour se faire admirer d’eux, mais parce qu’il avait quelque chose à leur confier […]. Rembrandt ne nous tient à distance, ni comme les maîtres qui se sont abstraits de leur œuvre, ni comme les esprits hautains dont la supériorité nous écrase. Il fut un homme, non un surhomme. Il nous admet près de lui.